Questions à... Aline Gesseney |
article paru en mars 2000 |
Questions à... Aline Gesseney Jeune directrice et chanteuse de Suisse romande qui souhaite faire connaître ses idées et ses chansons à Paris. Une maman choriste, un papa musicien, un oncle chef de choeur, en résumé, une famille de musicien... Aline Gesseney, vous êtes sûrement tombée dans le chaudron de la musique toute petite ? Difficile d´y échapper ! La musique fait effectivement partie de ma vie depuis toujours et j´aurais vraimen du mal à imaginer un présent sans elle. Avoir des parents musiciens m´a permis de cultiver certains domaines que je n´aurais jamais abordés sans eux. Grâce à cela, j´ai acquis un certain sens critique plus que nécessaire ici, à Paris. J´ai également un peu plus confiance en moi et une envie vorace d´apprendre ! Je leur en suis très reconnaissante. Mais, plus encore que de me donner le virus de la musique, ma famille le comprend. Et c´est le plus beau des cadeaux car il n´est pas toujours évident d´accepter que son enfant mène la vie folle que je mène. Vous avez dirigé une chorale de jeunes, quels souvenirs gardez-vous de cette expérience ? D´excellents souvenirs emprunts de beaucoup de nostalgie... Souvenirs d´émotion, de surprises, de rire, de colère parfois aussi... Je réalise maintenant combien j´ai appris autant sur le plan musical qu´humain. Etre face à 40 chanteurs, chacun ayant sa fierté, sa sensibilité et sa façon de chanter, vous oblige à aller chercher le meilleur de vous-même et vous confronte à vos propres défauts. Nous avons évolué ensemble et ce fut une riche expérience que je ne suis pas prête d´oublier ! ! J´espère d´ailleurs, dans un avenir plus ou moins lointain, avoir l´occasion de récidiver dans ce domaine ! Pourquoi avoir choisi de " monter à Paris " comme on dit parfois ? Paris est une véritable fourmilière artistique que j´avais très envie de découvrir. Cependant, je dois avouer que le choix du départ s´est fait très spontanément. Depuis longtemps je porte en moi cette féroce envie de chanter, de m´exprimer et, en Suisse, je me sentais comme " un lion en cage ". Et c´est lors d´une discussion avec Pascal Auberson, durant laquelle je lui exprimais mes frustrations, que ma décision fut prise. Il m´a en effet donné le petit coup de fouet dont j´avais besoin en me conseillant de faire mon balluchon pour partir découvrir Paris. Ce que j´ai fait ! Cette aventure se déroule-t-elle comme vous l´imaginiez ? Non, évidemment ! (rire !) Je suis entrée de plein pied dans un monde fabriqué où il n´y a guère de place pour l´humain, le personnel, le senti. Vous me direz que je devais m´y attendre et vous n´aurez pas tort : je m´y attendais, mais pas à un tel degré ! C´est une grosse bataille dont je n´avais que peu conscience dans mon élan et mon ignorance (pour ne pas dire naïveté). Je n´imaginais pas qu´il soit si difficile de rester " vraie " et de défendre ce qu´on a dans le ventre. J´ai cependant beaucoup de chance. Je rencontre de chouettes personnes. Des portes s´ouvrent et je ne pensais pas les voir s´ouvrir si vite. C´est un très doux contraste avec celles qui vous reviennent à pleine figure ! C´est vraiment l´aventure et... j´aime ça ! |