Lucerne se rêve dans une salle de spectacle futuriste... Le prestigieux festival va se doter d’un espace qui révolutionne les structures des salles traditionnelles. Un investissement de quelque 100 millions. Démesuré? Non, Juste la preuve que la scène lyrique se porte bien. Tour d’horizon.

A Lausanne, d’abord, où l’opéra de l’avenue du Théâtre va lui aussi faire peau neuve. Des travaux qui s’inscrivent dans une logique artistique: la rénovation de la scène permettra de collaborer avec un plus grand nombre de théâtres lyriques. Profitant de cette fermeture, l’Opéra de Lausanne prouvera aussi le haut niveau artistique qu’il a atteint en étant premier théâtre suisse et francophone à se lancer dans une tournée dans plus de neuf villes japonaises, en 2008. Quant au programme de cette saison, il propose cinq grands titres et un spectacle pour enfants.

Fribourg construit aussi. Une salle de quelque 700 places, qui sera inaugurée en 2010. Coût: 34 millions. En attendant, l’Opéra de Fribourg doit continuer à se satisfaire de l’Aula Magna de l’Université et de ses sièges en bois dur. Mais cela ne l’empêche pas de monter, pour cette saison, Fortuno, comédie lyrique d’André Messager.

Genève n’est pas en reste. Le Grand Théâtre met huit opéras à l’affiche. L’adulte capable de retrouver le regard simple sur le monde, le regard de l’enfant, est le message de cette nouvelle saison: le parcours initiatique de Tamino qui accède à la sagesse, le chevalier Lohengrin qui surgit pour rétablir justice et paix, les dieux des Troyens, le cocasse Monsieur Boucek qui passe par divers états éthyliques avant de trouver un sens à sa vie, l’infant Don Carlos qui apprend les difficultés d’être au monde quand on est le fils d’un puissant…

Neuchâtel se défend aussi: le Théâtre du Passage annonce trois opéras, parmi les 42 spectacles de la saison. En Valais, le théâtre du Martolet de St-Maurice jouera, en janvier, Carmen. Fidèle à sa vocation de promotion, l’Opéra du Rhône a réuni des chœurs d’enfants, de collégiens et d’adultes de la région entourés de professionnels qui tiennent les rôles solistes. L’oeuvre de Bizet est interprétée par des musiciens confirmés et la partition musicale restituée dans son originalité.

En France

Audace à Paris comme en province avec des créations contemporaines de styles différents.

A Paris, la Salle Favart frappe un grand coup le 13 décembre. John Eliot Gardiner y dirigera L’Étoile, d’Emmanuel Chabrier. Le Châtelet cherche quant à lui une nouvelle voie dans l’éclectisme et présente en spectacle d’ouverture (26 septembre) Monkey Journey to the West, un classique de la littérature chinoise traité par un compositeur de pop music, Damon Albarn. Dans la même veine suivra Bintou Wéré, le premier opéra africain. Bastille aura au préalable ouvert la saison avec Ariane et Barbe-Bleue, de Paul Dukas.

Le thème de Barbe-Bleue sera également à l’honneur au Grand Théâtre d’Angers le 21 septembre, puis au Théâtre Graslin de  Nantes avec cette fois la version de Béla Bartók du Château de Barbe-Bleue qui sera accolé au ballet Le Mandarin merveilleux. Angers et Nantes assureront par ailleurs, le 11 novembre, un des clous de la saison: la création mondiale de l’opéra Sumidagawa de Susumu Yoshida compositeur japonais installé en France. L’Opéra national de Bordeaux donnera également en création mondiale le 28 novembre Génitrix de Laszlo Tihanyi sur un livret inspiré par François Mauriac.