Questions à ... Jyaleen, D. Gesseney-Rappo et Yves Piller |
article paru en septembre 2003 |
Jyaleen, D. Gesseney-Rappo et Yves Piller Sympafolio (SF) : Yves Piller, pourquoi l´idée de cette création ? YP : Depuis longtemps, j´ai régulièrement emmené la Rose des Vents sur les sentiers de la création d´œuvres (Ducret, Piller, …). Pour fêter le vingt-cinquième anniversaire de ce choeur, ça a été l´une des idées retenues, en plus de celle d´une tournée au Maroc effectuée en octobre 2001. SF : Comment le nom de Dominique Gesseney-Rappo a-t-il été associé à votre projet ? YP : Nous avons choisi de donner la parole à Dominique Gesseney-Rappo, car le choeur avait déjà eu l´occasion d´apprécier ses talents de compositeur et, pour moi, c´était le plaisir de côtoyer à nouveau un compagnon de longue date SF : Dominique Gesseney-Rappo, les contraintes imposées par les commanditaires (instrumentation, lieu de création, adaptation de la musique aux possibilités de la Rose des Vents, …) représentaient-elles un problème pour vous ? DGR : Aucun. Au contraire, le lieu de création (le Maroc) est évocateur de toutes sortes de senteurs et d´images. C´est plutôt porteur ! La Rose des Vents étant un ensemble habitué à naviguer en eaux plus ou moins (in)connues, donc curieux et prêt à découvrir des couleurs ou tournures inattendues, c´était intéressant pour le compositeur ! Les instrumentistes (Philippe Savoy, saxophoniste, et Louis-Alexandre Overney, djembé), connus dès le départ, sont d´excellents musiciens professionnels. Motivant ! Quant à la combinaison instrumentale, la véritable contrainte, elle a plutôt représenté pour moi un défi intéressant. Le djembé s´est imposé bien sûr comme instrument d´assise rythmique, mais également comme élément de base du climat " exotique " que le sujet de l´œuvre imposait. Le saxophone, instrument poly-expressif, permettait une association mélodique très naturelle au climat installé par le djembé, ou au contraire le développement d´ambiances très différentes ; sans oublier de garantir la stabilité harmonique du chœur ! SF :Comment s´est effectué le choix de l´auteur du texte ? DGR : La pièce devant être créée à Rabbat et Marrakech, le thème du voyage avait été suggéré par les chanteurs de la Rose des Vents. Admirateur enthousiaste du chansonnier Gilles Vignault, et de ses textes en particulier, je me demandais depuis un certain temps si une collaboration ne pouvait pas une fois être envisagée. Ce thème du voyage (et des racines) pouvait représenter une opportunité intéressante. Nous avons fait les démarches utiles, qui se sont avérées infructueuses. Ayant suivi attentivement l´évolution d´une toute jeune auteure-compositrice-interprète dont j´appréciais beaucoup l´écriture, j´ai alors eu l´envie de collaborer avec elle sur ce projet. Mais il me semble que Yves serait plus à l´aise que moi pour raconter la suite… YP : En effet, Dominique m´a demandé si j´acceptais de lire deux textes dont il me tairait l´auteur, pour ne pas m´influencer. J´ai immédiatement été séduit et j´ai souhaité rencontrer l´inconnue … qui s´est révélée être Jyaleen, la fille de Dominique. SF : Jyaleen, comment avez-vous reçu la proposition ? Le contexte de ma présentation à Yves Piller et à son chœur a été très drôle à vivre ! J´ai été touchée de cette confiance et reconnaissante de l´opportunité qu´ils m´offraient de faire mes premiers pas dans ce domaine d´écriture. Avec bien sûr le petit stress de décevoir leurs attentes... SF :Comment a été fait le découpage de l´oeuvre ? Pouvez-vous nous donner quelques détails sur cette collaboration ? DGR : Nous avons travaillé de manière très indépendante. Mais une étroite collaboration a bien sûr été nécessaire pour trouver les points d´appuis et de détente utiles au déroulement de l´histoire et de la musique, menant du point A au point Z si possible sans détour inutile. Jyaleen : C´était pour ma part une première en matière de collaboration avec un compositeur et ce fut une belle expérience ! J´étais au départ surprise d´entendre un univers musical différent de celui que j´avais imaginé en écrivant le texte. Mais très vite, j´ai été prise par cette magie. Au-delà de la confiance qu´il m´a témoignée, c´était assez bouleversant de découvrir l´imagination et l´émotion musicale de mon père donner une couleur, un univers à mes propres mots. SF : L´histoire d´Adama se situe dans un pays que l´on peut aisément imaginer arabe. Quelle a été votre démarche pour créer les climats musicaux de ce pays ? DGR : Plutôt que de créer une musique pseudo arabisante, j´ai préféré utiliser, en plus du djembé, quelques formules mélodiques évoquant immédiatement une atmosphère exotique, de manière que l´imagination de l´auditeur soit orienté tout de suite au " bon endroit ". Ces formules simples et directes sont en général jouées par le saxophone. Pour le reste (chaleur, intensité de l´histoire…), les moyens utilisés sont sans référence particulière. SF : Avez-vous écrit différemment Adama que vos habituelles compositions de chansonnière? Jyaleen : Effectivement. Une chanson ne dure que trois minutes tandis qu´Adama en attendait trente, c´est une autre approche. De plus, dans le domaine de la chanson, j´interprète moi-même mes compositions. J´utilise donc un langage et certaines libertés qui ne seraient pas vraiment de bon aloi en étant destinés à l´interprétation d´un chœur. SF:comment passe-t-on d´une chanson de 3 minutes à une pièce d´une demi-heure ? Jyaleen : Une chanson doit développer son sujet idéalement de la manière la plus directe et efficace dans un court laps de temps. Une pièce de trente minutes offre un espace différent. Elle permet de s´arrêter sur un sentiment particulier, de prendre davantage de virages. C´est une liberté supplémentaire, dans laquelle il ne faut toutefois pas se perdre. Et ce fut mon grand souci au départ. SF : Sans être difficile, cette partition comprend quelques séquences qui sortent du sentier choral habituel, traditionnel. Le chœur disposait d´un temps d´apprentissage assez court avant le grand départ. Quelle a été sa réaction ? YP : On était en effet assez court dans le temps de travail disponible, mais le chœur étant habitué à des harmonies plus complexes, l´apprentissage se fait donc assez rapidement. SF : Où l´œuvre a-t-elle été créée ? Quelles sont les différentes étapes qui ont suivi cette création ? YP : Nous avons eu l´immense plaisir de créer l´œuvre à Rabat, quelques extraits à l´ambassade suisse du Maroc, devant un parterre d´invités ! Puis, dans une église de Rabat et au Musée de Marrakech : deux moments inoubliables ! ! ! Ensuite, de retour en Suisse, nous l´avons chantée à Romont, puis dans le canton de Vaud et en Valais. Au fur et à mesure de son interprétation publique, le chœur a pris de l´assurance … ce qui nous a incités - suite à la demande des instrumentistes ! - à enregistrer l´oeuvre en studio, avec les exigences que cela imposait. Ce printemps, nous avons enregistré quelques pièces pour compléter le CD que nous vernirons à Romont, le samedi 27 septembre. SF : La partition est-elle éditée ? DGR : Elle a été soumise à plusieurs éditeurs… qui se sont tous montrés embarrassés : cette suite n´utilise pas le langage ardu d´une musique " contemporaine ", mais n´offre pas non plus la facilité qui pourrait tenter n´importe quel chœur mixte. Entre ces deux eaux, cette partition fait actuellement pencher le cœur des éditeurs du côté de la prudence… Elle n´est donc toujours pas éditée. SF :Yves Piller, une anecdote pour conclure ? YP La grande inquiétude de M. l´ambassadeur de Suisse à Rabat de voir l´un des vingt enfants qui accompagnaient la Rose des Vents au Maroc … tomber dans sa piscine durant le concert ! ! ! |
Message envoyé par Smansa le 10/6/2012 LHUILLIER dit :C´est de9sormais notre lieu pre9fe9re9 sur Paris. Acceuil parfait et tre8s syamqthipue,j´adore la plage , personnel tre8s souriant, bravo |